Balder Ex-Libris - Dolbeau ChristopheReview of books rare and missing2024-03-16T01:56:42+00:00urn:md5:aa728a70505b2fae05796923271581c2DotclearDolbeau Christophe - Il y a 80 ans, le grand défi fascisteurn:md5:0c255678ae63fc7e4d3ba0f85f70deb72012-07-31T23:19:00+01:002014-05-05T16:10:48+01:00balderDolbeau ChristopheFascismeItalie <p><img src="https://balderexlibris.com/public/img/.Dolbeau_Christophe_-_Il_y_a_80_ans_le_grand_defi_fasciste_s.jpg" alt="" /><br />
Auteur : <strong>Dolbeau Christophe</strong><br />
Ouvrage : <strong>Il y a 80 ans, le grand défi fasciste</strong><br />
Année : 2002<br />
<br />
Lien de téléchargement : <a href="https://balderexlibris.com/public/ebook/Dolbeau_Christophe_-_Il_y_a_80_ans_le_grand_defi_fasciste.zip">Dolbeau_Christophe_-_Il_y_a_80_ans_le_grand_defi_fasciste.zip</a><br />
<br />
LORSQUE le 23 mars 1919 et devant 119 amis et sympathisants réunis au n° 9 de la Piazza San Sepolcro à Milan, Benito Mussolini annonce la naissance des « fasci di combattimento », le personnage n'est pas à proprement parler un nouveau venu. A trente-six ans, il a déjà vécu pas mal d'expériences politiques et sa réputation commence même à dépasser les frontières de l'Italie. Fils d'une modeste famille de Predappio, il a d'abord été instituteur, avant de faire son apprentissage de journaliste et d'orateur révolutionnaire auprès des émigrés, en Suisse, pays où il a exercé divers petits métiers (maçon, menuisier, marchand de vin, garçon boucher) et souvent tâté de la paille humide des cachots. Libéré de ses obligations militaires en septembre 1906, il renoue brièvement avec l'enseignement, puis dirige l'hebdomadaire L’Avvenire del Lavoratore, le journal La Lotta di Classe (1909) et enfin L’Avanti (1912). En 1914, lorsque la guerre éclate, Mussolini commence par défendre les positions neutralistes du Parti socialiste (dont il est devenu l'un des principaux dirigeants), avant de basculer dans le bellicisme, de transformer son journal (Il Popolo d’Italia ) en tribune de l'interventionnisme, et même de s'engager sous les drapeaux (31 août 1915). Deux années dans les tranchées et une grave blessure (23 février 1917) achèveront de faire de lui l'une des toutes premières personnalités politiques de la péninsule. Malgré un passé qui témoigne de sa résolution et de son courage physique, créer, au printemps 1919, un mouvement qui « déclare la guerre au socialisme » est en soi une dangereuse gageure. En effet, ce socialisme, Mussolini et les anciens combattants qui l'entourent en ont déjà constaté la puissance lors des grandes campagnes de sabotage et de désertion qu'il orchestrait en pleine guerre (1917). Depuis la fin des hostilités, ils le voient régner en maître sur un pays exsangue que des traités défavorables ont achevé d'humilier et d'aigrir. S'affirmer patriote et arborer des distinctions militaires, voire un simple drapeau tricolore, peut s'avérer fatal au moment où les députés socialistes lancent, en plein Parlement, leur fameux « Abas la Patrie », tandis que leurs groupes de choc s'évertuent dans toutes les provinces à imposer une terreur directement inspirée du modèle bolchevique. Face à cette dégradation pré-insurrectionnelle, personne ne parait en mesure de réagir et, lors des émeutes de février 1919 à Milan, Mussolini ne peut que prendre acte de la veulerie ambiante : « A mesure que le défilé passait dans les rues, note-t-il, les bourgeois, les boutiquiers et les propriétaires d'hôtels se hâtaient de clore portes et fenêtres, de dérouler leurs rideaux de fer : voilà des yeux qui se ferment de fatigue, d'inquiétude et de peur. » En juin, la situation est pire encore : à Forli, la foule pille les dépôts de vivres ; à Milan, plus de de 200 magasins sont pris d'assaut, tandis que se constitue à Florence une « République des Soviets » qui va durer trois jours. « Au milieu de 1919, écrit Maurice Vaussard, il y avait 200 000 métallurgistes en grève dans le Nord, 200 000 ouvriers agricoles dans les provinces de Novare et Pavie, les typographes à Rome et à Parme, les ouvriers du textile à Côme, les marins à Trieste et même, un peu partout, les instituteurs, dont le traitement était, au reste, dérisoire. Bientôt, les cheminots arrêteront les trains où voyagent les forces de l'ordre que le gouvernement doit acheminer par camions (...) vers les lieux où leur présence s'impose. » Telle est l'atmosphère dans laquelle Mussolini réunit ses faisceaux et leur assigne pour première tâche de reconquérir les rues et les campagnes d'Italie. <strong>...</strong></p>