Bourre Jean-Paul - Les sectes Lucifériennes aujourd'hui


Auteur : Bourre Jean-Paul
Ouvrage : Les sectes Lucifériennes aujourd'hui
Année :1978

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Le luciférisme n’est pas cette magie diabolique à laquelle les Églises opposent sans cesse le principe du Bien. Ce fut une science authentique de la reconquête des pouvoirs perdus, un véritable savoir permettant à l’homme de transgresser les lois du temps afin de devenir « L’égal des dieux ». Selon l’enseignement luciférien, toute forme est divinité. Certaines ont chuté, ce qui explique la nature morcelée de l’homme qui ne se souvient plus de ses origines. Il existe pourtant un enseignement destiné à réveiller la mémoire humaine pour lui rappeler sa nature glorieuse. Cette science fut dite « luciférienne » parce que ses propagateurs s’incarnèrent, selon la tradition kabbalistique, pour apporter le « feu » du savoir aux hommes. Ils furent les « porteurs de lumière » (conformément à l’étymologie latine du mot « Lucifer », formé de lux lumière, et de ferre porter) A la fin du XVIIe siècle, le révérend Kirk, adepte des sciences « diaboliques », fit sienne cette conception du retour à la divinité. Ses rapports avec les « porteurs de foudre » (la foudre est porteuse d’acide nitrique, fertilisateur, ce qui explique scientifiquement l’aspect bénéfique qu’elle revêt dans bien des croyances. Pour les Indiens, elle est la première voix qui ait parlé au monde, la manifestation de l’esprit) avaient lieu sur la « colline des fées », près d’Aberfoyle, en bordure de la lande écossaise. Sa mort énigmatique a le caractère de toutes les destinées lucifériennes, elle correspond à l’instant particulier où l’adepte est confronté à sa dernière épreuve terrestre: il doit changer de plan, et cela par le rituel qui permettra sa nouvelle mutation. Il en fut de même d’Isabel Gowdie, disciple de Lucifer, brûlée vive après s’être elle-même dénoncée. Pour elle aussi la mort volontaire, choisie et voulue, permettait de participer au dernier rituel du feu. Elle monta au bûcher, indifférente à la foule hurlante qui emplissait la place, l’esprit rivé à ce rite terrible qui devait permettre sa transformation. Le destin tragique des adeptes de Lucifer fait de cette science magique un instrument terrifiant où la mort rode au cœur des rituels, où les lois humaines sont sans cesse bafouées, où l’homme n’est qu’un objet expérimental dans la main de ceux qui possèdent des pouvoirs. En apparence du moins, car il ne faut pas confondre la sorcellerie et son cortège d’envoûtements et de guérisons, avec cette science fabuleuse visant la réhabilitation de l’homme sur le plan divin. En cela, Lucifer est vu comme un dieu civilisateur, même si, comme pour le Zarathoustra de Nietzshe, sa bonté parait terrible aux yeux des hommes qui expliquent le monde à partir de valeurs différentes. La science luciférienne remonte à la nuit des temps, elle existait avant même que n’apparaissent les notions de Bien et de Mal; il est donc parfois difficile de la déceler à travers ses actions, car elles ne correspondent pas aux normes morales de notre civilisation construite sur deux millénaires de philosophie chrétienne. Pour Eliphas Levi, « le Lucifer de la Kabbale n’est pas un ange maudit et foudroyé, c’est l’ange qui éclaire et qui régénère en brûlant; il est aux anges de paix ce que la comète est aux paisibles étoiles des constellations du printemps ». (Dogme et rituels de haute magie). Cette nouvelle conception de Lucifer ange de lumière fut mise en valeur par les romantiques du XIXe siècle, séduits par la malédiction pesant sur « l’antique foudroyé ». Rien de bien sérieux dans cette réhabilitation littéraire, son seul but étant l’effet esthétique, la recherche d’une émotion inhabituelle. Il n’en fut pas de même avec certains cénacles de haute magie dont le travail secret n’a jamais rompu avec les anciennes pratiques de la magie rouge fondée sur une ancienne rituelle immuable: le rite des tris S, ou sexe, sang et souffle. Déjà, l’Ancien Testament affirmait: « L’âme de la chair est dans le sang. » (Lévitique) Cette croyance est la base de la science luciférienne qui agit sur l’ âme par les « corps » intermédiaires que sont le sang, l’énergie sexuelle entièrement cérébralisée (en cela proche du tantrisme) et le souffle qui permet l’action juste du Verbe, la parole, l’incantation, le son sous ses aspects les plus divers. Eliphas Levi, même en parlant de Lucifer comme d’un ange de lumière, n’en demeure pas moins un « mage blanc » fortement influencé par les dogmes judéo-chrétiens. Il se refuse à participer aux ultimes expériences qui remettraient en question les bases mêmes de la civilisation. Sa prudence donne à son enseignement un caractère ambigu, une « couleur morale » qui distingue encore l’Occulte aujourd’hui.. Au XXe siècle, Lucifer est donc un mage noir ayant fait un pacte d’alliance avec les puissances des ténèbres, ou bien un paranoïaque dont la personnalité s’explique cliniquement. Voilà bien le double visage de la nouvelle Inquisition. Aucun ouvrage à ce jour n’a tenté une véritable réhabilitation de cette science, car l’homme désirant transgresser les valeurs qui lui sont imposées a peur de se retrouver inévitablement face à ses juges… Ainsi entretient-on la culpabilité, ce vieux démon créé de toutes pièces par les religions humanistes. Il existe, encore aujourd’hui, une subversion occulte qui essaye par tous les moyens de rabaisser le luciférisme au rang d’une déviation satanique. Il suffit pourtant d’étudier les textes des civilisations traditionnelles pour comprendre que la chute des anges rebelles, genèse du luciférisme, représente en vérité la venue des instructeurs apportant à l’homme le savoir initiatique, que Lucifer n’est pas le dieu du mal opposé au dieu de la Bible, mais bien un principe divin que l’on retrouve dans toutes les traditions. Que ce soit à travers le culte du serpent El Hayyat chez les adorateurs d’Ibis, le Lucifer de l’Islam, ou dans le combat mythologique du Mahasoura, le Lucifer hindou luttant pour pénétrer dans le temps humain, c’est toujours la même vision du feu instructeur tombé du ciel pour que l’homme puisse s’éveiller à sa propre divinité. La Mythologie n’effraye pas, car elle met en scène des combats de dieux qui ne sont pour nous qu’une succession d’allégories à déchiffrer: La terreur vient lorsque l’homme recrée ces combats divins au cœur du rituel, lorsqu’il fait descendre dans le cercle consacré tout le pouvoir arraché aux mondes supérieurs. Le mage luciférien est le médiateur entre les hauts principes occultes et le plan terrestre. Il se tient debout au centre du rite à la manière d’un paratonnerre qui canalise la foudre. Il se modifie lui-même au cours de ses expériences qui n’ont, en vérité, qu’un but: faire du simple pratiquant un « porteur de foudre ». En cela, il est parfois difficile de distinguer dans le nombre des adeptes lucifériens la part de l’ascèse authentique, aussi terrible soit-elle, et la part des motivations personnelles, de déviations simplement humaines. Gilles de Rais, par exemple, a-t-il atteint, le jour de son exécution, le degré promis à tous les martyrs lucifériens? Son étrange alchimie du sexe et du sang a-telle abouti à autre chose qu’à l’anéantissement de son âme? Et, plus près de nous, Charles Manson, ce Raspoutine californien, n’est-il qu’un « jouisseur psychique » ou bien son action dépend-elle de principes supérieurs? On peut trouver dans les rituels de la « Famille » Manson toute une gamme mal comprise et mal interprétée des pratiques lucifériennes: psychodrames de l’esprit, rites de la pendaison, pouvoirs du sang (La fonction du sang est celle d’un véhicule d’énergie vitale). D’autres sectes continuent aujourd’hui l’expérience de la magie rouge, et leurs rituels parfois complexes, n’en ressemblent pas moins aux anciens rites noirs de Babylone. Comme dans l’Égypte de Mendès, le bouc retrouve sa fonction privilégiée, et le blasphème et l’envoûtement participent au même dépassement de la personnalité, à la même transformation de l’homme en divinité. Alors que tous les textes judéo-chrétiens annoncent, à la fin des temps, la mise au fers de Satan pour mille ans, les prophéties égyptiennes prédisent que, lorsque viendra le dernier jour de la terre, Lucifer ne sera pas entraîné dans le chaos: « Il reviendra ce long serpent qui survivra lorsque toute l’humanité sera retournée à la fange. » Vision lumineuse du dieu civilisateur Lucifer, le rédempteur surgissant vainqueur sur les ruines du bien et du mal. ...

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