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Auteur : Le Scouëzec Heol Loïc Gwennglan (Gwenc'hlan Le Scouëzec)
Ouvrage : Mythes et territoires La naissance de la Bretagne
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L’Armorique il y a 300 millions d’années. C’est à l’ère primaire, plus précisément au Dévonien moyen, il y a quelques 360 millions d’années, que le plissement hercynien émergea des eaux, d’abord dans la partie est et sud-est de l’île primitive, puis dans la région plus à l’ouest. Comment appellerons-nous cette masse montagneuse, qui, comme le dos d’un dragon, surgit des profondeurs ? C’est, à vrai dire, une question de convention, bien que la réalité géologique et géographique de ces terres nouvelles soit certaine. On pourrait la nommer Bretagne, mais cela est tout de même un peu trop « moderne ». Même les noms de Letavia, Létavie, ou Llydaw, paraissent bien prématurés. Des archéologues, peu soucieux d’histoire, l’ont désigné, au paléolithique, comme « l’ouest de la France », mais c’est tout à fait ridicule. La France n’a commencé d’exister, petite région autour de Paris, que des millions d’années plus tard, peuplée de gens, les Francs, qui venaient d’au-delà du Rhin. L’Armorique, elle, nous est connue depuis César. Il s’agit d’un nom purement géographique, « le pays qui est près de la mer » et la notion qu’il évoque, ne fait intervenir aucun peuple, ni les Francs, ni les Bretons. Les populations circulent, mais les territoires demeurent, au moins tant que de grands bouleversements n’interviennent pas. Nous dirons donc volontiers l’Armorique pour ces montagnes désolées, bien plus tard habitées, dans l’extrême occident d’une Europe embryonnaire. D’autres pays sont concernés par les surgissements de l’ère primaire. Les territoires que nous appelons aujourd’hui l’Auvergne, les Ardennes font partie du plissement hercynien. L’Écosse relève du mouvement calédonien, l’Irlande, le Pays de Galles et la Cornouaille d’autres formations primaires ou précambriennes. ...